lundi 30 janvier 2006

J - 2 : Des sueurs froides

On se bouge
On a loué une camionnette pour ramener sur Castres et Toulouse ce qu'on ne pouvait pas expédier en Australie. En fait, on devait partir Vendredi soir, mais vraiment, on était trop à la bourre... Vendredi donc, première nuit blanche à essayer de boucler ces tonnes de colis, on avait l'impression de pas en voir le bout ! Samedi, encore une journée chargée et ça n'avance toujours pas ! La journée passe, et à 01h00 du matin on se décide quand même à prendre la route malgré les chutes de neige record annoncées... Nous qui pensions passer un dernier week end en famille et dire tranquillement au revoir à tout le monde... mais bon, rien n'était perdu... alors ! On prend la route, je suis au volant du van et Stéphanie suit derrière avec la Saxo, qu'on ramène pour Arnaud (Arnaud, regardes bien sur la banquette arrière, Chom Chom aussi t'a laissé un petit cadeau).

Départ de Paris, ca roule bien... "peuh, encore les journalistes qui exagèrent l'affaire" nous disions nous... après quelques heures de route, on commence à voir des traces de neige sur la route, mais rien de méchant. On s'arrête à une station service et la, la couche de neige est vraiment épaisse, une bonne trentaine de centimètres déjà... on est vraiment comme des enfants lorsqu'on n'est pas habitués à voir tomber la neige... Chom Chom en fait les frais en se prenant quelques bonnes boules de neige dans la tête ! Moi, je me rend compte que j'ai oublié mon appareil photo... bon le téléphone portable fera l'affaire !

Ils cherchèrent une déviation qu'ils ne trouvèrent jamais
Hé hé, c'est plutôt fun la neige lorsqu'on est insouciant... peu de monde sur la route, un petit 130 km/h en slalomant entre les congères, ca change des trajets monotones habituels... on met en application notre entraînement intensif à Burnout !
Un peu avant Cahors, la neige se fait plus dense et les plaques de verglas commencent à rendre la chaussée impraticable malgré le balet des chasses neige... Première déviation, deuxième déviation, le tout est bien signalé avec des barrières lumineuses... troisième déviation de la sortie 53, un doute plane, est ce que j'ai bien lu sortie 53 ? Et enfin, point de barrière cette fois ! Dans le doute, je vais tout droit semblant apercevoir au loin des lumière et me disant que les services de l'autoroute n'auraient quand même pas si mal fait leur boulot ?!

Humm premiers doutes, y a pas un chat sur cette route... et c'est bizarre, mais la voie circulable se réduit à moins d'1 mètres au ras de la voie d'arrêt d'urgence... on roule prudemment, à moins de 30 km/h... point de non retour, il n'y aucun moyen de faire marche arrière avant la prochaine sortie ! Au bout d'un moment, on passe devant une station service dont l'entrée est complètement condamnée, puis arrive la sortie 54 (effectivement on avait bien raté la 53)... on commence un peu à flipper la... jusqu'ou on va devoir aller comme ca ? Et surtout, c'est bien beau tout ça, tant qu'on roule sur du plat, mais que va-t-il arriver si ca commence à monter... et surtout à descendre ! L'atmosphère devient alors irréelle, nuit noire, brouillard, entourés d'un paysage blanc glacial, la fatigue... on se croirait dans un bon roman de Stephen King... ahh sauvés, on apperçoit le sortie d'autoroute... mais la je ne m'attendais pas à ce que nous allions trouver...

Toutes les voitures étaient vides... non pas vides, les passagers avaient laissés leurs vêtements, en fait, les vêtements étaient encore la, à leur place, mais c'était comme si les corps s'étaient volatilisés, désintégrés !!!

ah ah, ne me dites pas que vous m'avez cru... c'était pour rester dans l'ambiance ! Bon on est arrivés à la sortie... mais la sortie était bloquée ! Comme nous, des dizaines de voitures coincées, comme autant d'abeilles prises dans un piège à insectes ! On décide de faire demi tour... on va tenter la sortie 53 en sens inverse !

Ouf, on arrive à la sortie 53, elle semble praticable... en s'engage sur la route nationale... il y a peu de voitures, tout le monde roule très doucement... Les chasse neige n'ont pas du passer par la, le verglas est omniprésent... je suis confiant... première plaque dangereuse, la voiture part tout droit, je contrebraque doucement et je remet la voiture sur la voie, ahh je savais que mon entrainement à Colin Mc Rae me servirait un jour ! Stéphanie, suit et se débrouille très bien (c'est moi qui lui ai tout appris... non je rigole chérie)... Je dois être à 20 km/h lorsque je me prend une deuxième plaque de verglas, je remet en pratique mon expertise acquise avec Colin Mc Rae, mais la je continue tout droit... remboursé, c'est du chiqué les jeux vidéos ! Tout se passe comme au ralenti, je traverse le route, passe sur le trottoir, l'épaisse couche de neige me freine doucement, mais pas assez à mon goût, et je vois se rapprocher les arbres qui semblent me fredonner "viens, viens jouer avec nous... pour l'éternité"... et horreur, plus j'avance et plus je me rend compte qu'un beau ravin m'attend ! Je suis dégouté à l'avance à l'idée de devoir payer les dégâts sur le véhicule de location... bizarrement, je vois pas défiler ma vie... c'est bon signe... la voiture s'arrête à moins d'un mètre du précipice.

Je descend prudemment, la plupart des voitures s'arrêtent pour nous demander si on n'a pas besoin d'un coup de main... ahh, on voit bien qu'on est dans le sud... à Paris, ils auraient tous accéléré, en nous éclaboussant au passage ! Dans ma déveine, je crois que j'ai quand même une bonne étoile... déjà, je suis entier, et en plus il me reste quelques carambars dans la poche... on va pouvoir patienter ! Finalement, en moins de 10 minutes, passe notre ange gardien, sous la forme d'un très serviable fermier et son tracteur qui nous sort du pétrin (hé oui j'ai réussi à le photographier... il a du se dire, "ils sont fous ces touristes japonais !"). Finalement, j'ai voulu lui faire un chèque de 1000€ pour le remercier de nous avoir sauvé, mais je me ravise et lui donne ma reconnaissance éternelle (qui vaut bien plus, alors soyez heureux si c'est ce que je vous offre un jour à Noël).

Nous continuons notre chemin, la route reste toujours aussi difficile, mais l'insouciance n'est plus la, nous roulons en seconde pendant des heures, craignant à tout moment un autre dérapage, ici, au détour d'un ravin, là, en croisant un camion... A ceci se rajoute, la peur de la panne d'essence... cela fait un moment que nous roulons, il n'y a pas de station service et le compteur commence à clignoter, panique... mais pire que tout, c'est l'heure de la pause pipi !!! Heureusement, nous trouvons une station essence in extremis et c'est reparti !

J'en reste bush bée
Après 12 heures de route et deux nuits blanches, nous voici arrivés à Toulouse (nous ne passons pas par Castres, redoutant de rencontrer de nombreux problèmes sur la route)... on décharge vite fait... et la horreur, je m'appercois que dans la plupart des dizaines de cartons que Stéphanie m'a fait charger... des tas d'ordure ! Genre elle m'a fait ramener la vinaigrette périmée de 2003... mais chérie, c'est vrai que cette vieille chaussure trouée est chargée de souvenirs, mais quand même, tu aurais pu la jeter ! Je plaisante, mais je la comprend et vous la comprendrez surement si un jour vous partez en expatriation, le plus dur et ce qui prend le plus de temps c'est de trier ses affaires, on a tendance à vouloir tout garder et on est les seuls à trouver certaines babioles précieuses car on y voit des souvenirs du passés auxquels les autres sont insensibles... Au final, je recharge la moitié de notre cargaison pour les amener à la décharge... on ne reste que très peu de temps, on dit au revoir en coup de vent et on repart avant que la nuit arrive, redoutant une aggravation du verglas !

Finalement, le trajet du retour ne se fait pas dans des conditions trop difficiles, juste un brouillard épais et une pluie en trombe, la fatigue et l'état de fraîcheur d'une morue périmée, ainsi que la désagréable sensation qu'on va partir à chaque instant en dérapage incontrôlé !

Mais si je suis encore la à vous raconter tout ça, c'est qu'on est arrivés à bon port !!!

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Alors la, pendant tes prochaines vacances tu devrais considerer serieusement a te mettre a l'ecriture: frissons et fou rires tout y est dans ce post.
Vous avez pu recuperer depuis?

Young a dit…

Dis pas ça, je vais avoir la pression après ! J'espère que vous passez un bon moment à la lecture de ce blog !

Sinon, c'est vrai que c'est marrant à raconter comme ça, mais c'est pas drôle à vivre du tout (enfin si au début... mais vers la fin, on rigole moins) ! Cependant cela ferait parti des très bons souvenirs après ! :)

Anonyme a dit…

C'est sur que je prefere decouvrir tout ca alors qu'on vous sait arrives a bon port