mercredi 29 mars 2006

Bonne nuit les petits nenfants : [part 4]

Fin de l'article. Bon, voilà, vous saurez tout sur mon nouvel employeur! Même si ici, c'est pas la Caroline du Nord... ce que j'ai vu des bureaux de Sydney était plutôt agréable: tables de ping pong, billard, terrain de tennis... les gens sympatiques... le bureau de Melbourne et bien situé, le long des grands parcs de la St Kilda Road.
The question is: si je rencontre le PDG, qu'est ce que je lui dis? "Good morning Mr. Goodnight"?

"Equilibre Corp." - (suite) - Obligation égale Responsabilité
Par une après midi d'été, Kathy Passarella est assise à la cafétéria principale de SAS. La pièce est spacieuse et fréquentée; un pianiste joue en live en arrière plan. La foule est si jeune et habillée de manière si informelle que l'endroit ressemble plus à un campus d'université qu'à celui d'une entreprise. Passarella, 42 ans, n'est pas naïve quand on parle "travail". Elle a travaillé chez SAS pendant un an et demi, formant de nouveaux employés du département Recherche & Développement aux compétences informatiques. Dans l'un de ses précédents jobs, elle travaillait pour Bell Labs, à Piscataway, dans le New Jersey.

Elle fait le lien entre l'approche de SAS concernant les avantages et la performance des individus qui en bénéficient. "On vous donne la liberté, la flexibilité et les moyens de faire votre boulot. Et parce qu'on vous traite bien, vous traitez bien la compagnie en retour." Elle fait alors une remarque fascinante, une remarque que peut être seul quelqu'un d'extérieur à l'entreprise pourrait trouver intéressante: "Quand vous traversez les couloirs ici", dit-elle, "il est rare que vous entendiez les gens parler d'autre chose que du travail."

Le cadre informel chez SAS peut être trompeur. Il n'y a rien de laxiste dans la société -- ou concernant ses produits, son éthique de travail, ses standards. C'est une compagnie construite sur la responsabilisation: SAS est gérée légèrement, mais pas à la légère.
Depuis son ordinateur, Goodnight peut vérifier le détail des ventes et les informations concernant la performance; il peut tracer les données d'appels au support technique, qui sont triés par produit et temps de résolution du problème; il peut monitorer les rapports d'anomalies dans les nouveaux logiciels, notant la vitesse à laquelle les testeurs et développeurs éliminent les erreurs sur les produits destinés à être distribués.

Le sens de la responsabilité s'étend aussi à la documentation. Chaque manuel d'utilisation des produits SAS inclut les noms des développeurs et testeurs qui les ont créés ou mis à jour. (Essayez de trouver le nom d'un être humain dans un manuel de Microsoft Word.)

D'une certaine manière, les copieux avantages offerts par SAS établissent un standard de performance sur lequel tout le reste est basé: c'est le niveau auquel SAS respecte ses employés, et c'est le niveau de respect que SAS attend en retour. Le sens de la responsabilité est tellement enraciné, et les lignes de reporting y sont tellement simples, que la compagnie n'a pas besoin d'un organigramme formel. En croissant, SAS tend à "s'élargir" -- engendrant de nouvelles divisions -- plutôt qu'à "s'agrandir". En effet, la société est si terriblement "plate" que sur le campus de Cary, un grand nombre des milliers d'employés de "première ligne" qui y travaillent -- du gardien aux développeurs ayant un doctorat -- sont juste à deux ou trois échelons de Jim Goodnight dans la hiérarchie d'entreprise.

Larnell Lennon dit que ce qui l'a le plus surpris lorsqu'il est arrivé chez SAS -- en dehors du fait qu'il ait son propre bureau -- était la manière dont les managers occupaient leur temps. "Mon manager fait ce que je fais," dit Lennon. "Elle est dans les tranchées à écrir du code. Le docteur Goodnight [NDLR : dans beaucoup de pays, on appelle ceux qui possèdent un doctorat par leur titre, docteur] était autrefois dans le même groupe que moi. Dans mon job précédent, mon manager s'assurait simplement que tout soit fait. Ici, nous faisons tous celà."

Xan Gregg, 33 ans, travaille dans le groupe de John Sall. Et Sall a plein de choses à dire "à propos des détails, de sa manière de coder," dit Gregg. "C'est tout à fait inhabituel pour un vice président. D'habitude, les managers ne sont pas très techniques." Sall, un incroyablement timide et milliardaire "non-assumé", dit qu'il se voit tout d'abord comme "un statisticien et un développeur de logiciels -- pas comme un businessman ou un manager."

Rien n'entâche plus le respect entre un boss et un employé que le sentiment que le boss n'a aucune idée de ce que l'employé est en train de faire. Les managers qui comprennent le travail qu'ils supervisent peuvent s'assurer que les spécifications sont respectées. Chez SAS, les groupes se mettent d'accord sur des dates limites, et les managers comprennent ce que leurs groupes font -- ainsi, des promesses "irréalistement" optimistes concernant les plannings et délais de livraisons sont relativement rares.

Bob Snyder, 45 ans, un développeur d'application qui a récemment été débauché de Texas Instruments, où il a travaillé sur les systèmes de guidage des bombes Paveway, dit, "Ici, je sais que tout ce que je fais a un impact sur le produit final. Ca vous donne le sentiment d'avoir des obligations à respecter pour vous assurer que les choses soient bien faites et en temps voulu. Dans la fabrique de bombes, vous envoyiez une lettre à quelqu'un disant 'J'ai gaffé'. Ici, une gaffe est une gaffe qu'on paye comptant."

Bien sur, SAS est composée du commun des mortels, comme vous et moi. C'est un endroit où les livraisons de produits peuvent être retardées, où les quotas de ventes ne sont pas atteints, où des groupes sont "sous-staffés", où les gens se disputent sur le fond tout comme sur la forme. Une nouvelle recrue ronchonne que SAS est trop "family-friendly": "Il est difficile d'aller manger sans marcher sur la progéniture d'un collègue."
Certains diront aussi que l'humeur chez SAS -- la gentillesse, la satisfaction -- peuvent se transformer en poil à gratter. L'endroit peut sembler un peu "trop parfait", comme si travailler là voulait dire abandonner une partie de sa personnalité. Les journalistes sceptiques ou les externes moqueurs ont parfois fait référence à SAS comme une "Stepford Corporation" [NDLR : non traduit, est ce une allusion culturelle?] -- un endroit avec une pépinière de cerveaux, où le boss vit (comme Goodnight le fait) dans un manoir adjacent au campus, et où votre ticket de cafétéria est automatiquement déduit de votre salaire. Vous ne devez peut être être pas votre salaire à la société, mais qu'en est-il de votre âme?

Il y a deux problèmes avec cette interprétation. La première prend corps dans un individu du nom de Toby Trott, 45 ans, qui a travaillé pour SAS en tant que représentant du support technique pendant 14 ans. C'est un homme trapu, avec des cheveux hirsutes et une barbe hirsute. Il s'habille en short, chaussettes japonaises, et pour être à l'aise dans son bureau (équipé de machines Unix, Mac et Wintel [NDLR : contraction courante de Windows-Intel, des PC quoi!]), il porte des tongs à 1,98$. Avant d'arriver chez SAS, Trott a eu 15 jobs -- dans des endroits allant de l'usine à matelas jusqu'au laboratoire de recherche sur le cancer. Il ne cherche pas à savoir si l'herbe est plus verte ailleurs, parce qu'ailleurs, dit-il "ils m'obligeraient à me couper les cheveux." SAS est un endroit un peu plus "sain" que beaucoup d'endroits où il a travaillé par le passé. "On le rendrait délirant si on voulait que l'endroit soit encore plus sain. Il n'y a pas de répression ici: vous êtes libres de vous exprimer."

Le deuxième, qui est d'une certaine manière plus percutant, répond à la critique de la "Stepford Corporation" par ceci: les gens qui travaillent chez SAS sont l'opposé de drones programmés. Dans la nouvelle économie, les personnes que SAS emploie sont les personnes les plus convoitées par une organisation. Ils sont les cerveaux, le talent; ils sont la source de croissance de toute compagnie recherchant la croissance.
Aucun d'entre eux -- de Toby Trott, jusqu'à John Sall -- n'aurait le moindre problème pour trouver un job ailleurs. Le secteur de Raleigh est une sorte de Silicon Valley miniature. IBM y a plus d'employés dans le "Research Triangle" qu'elle n'en a nulle part ailleurs dans le monde. Nortel, Sprint, Glaxo-Wellcome, Unisys, Quintiles Transnational, Cisco -- vous n'avez même pas à quitter la ville pour travailler pour l'une de ces compagnies. Les gens qui travaillent chez SAS ont pris une décision bien consciente de rester là.

Au delà du FUD
Jim Goodnight n'est pas une personne qui se soucie tellement des critiques externes. Il vit de la manière dont il souhaite que ses employés vivent. Il rentre à la maison vers 17h00 (heure à laquelle les répondeurs automatiques de SAS se mettent en marchent, égrainant "SAS Insitute est fermée à cette heure..."). Il s'abstient de vérifier ses mails lorsqu'il est chez lui.

Un homme mince, avec une carrure de joueur de basketball, Goodnight, à 55 ans, a un humour pinçant, qui peut très vite devenir tranchant, même avec ses employés. Il peut aussi exhiber inconsciemment un air de gamin de 19 ans, obsédé d'informatique, en particulier dans les situations publiques. Récemment, à la fin d'une longue journée de présentation de la compagnie à ses clients, Goodnight a pris la main et a fait faire à un auditorium rempli, le tour de son "bureau virtuel" -- le programme qu'il utilise pour sonder en profondeur la performance de chacun des aspects de SAS. Sans prévenir, il montre à la foule sa cachette personnel de jeux vidéos: tout d'abord, un blackjack, qu'il a créé des années auparavant pour son propre amusement; puis un tic-tac-toe; et un jeu de mots cachés qu'il complète à la vitesse de l'éclair. Il met au défi d'autres CEO [NDLR : c'est à dire Chief Executive Officer l'équivalent de PDG] de venir à Cary et de terminer le jeu plus vite que lui.

Comment un gars excentrique comme Jim Goodnight arrive-t-il à diriger aussi bien une compagnie? En créant une organisation qui reflète ses forces, sans être entravée par ses faiblesses.
SAS met énormément l'accent sur trois choses: les employés, les clients et les produits. Les employés et les clients, par exemple, font l'objet d'un sondage annuel. La compagnie affirme que 80% des suggestions d'amélioration de produit que les clients font le plus fréquemment se retrouvent au final dans le logiciel. SAS réinjecte 30% de ses revenus (oui, revenus et non profits), voire plus dans la Recherche & le Développement -- une proportion bien supérieure à celle de toute autre compagnie de sa taille.

Goodnight parle maintenant de convertir une partie de SAS en actions -- peut être bien cette année. En partie, son but est d'accroître la crédibilité de l'entreprise et garder les concurrents à l'écart. En partie, c'est pour récompenser les employés qui ont travaillé pour un salaire pendant qu'ils regardaient leurs collègues d'autres compagnies travailler pour s'enrichir. Est ce que les services offerts par l'entreprise, ou ses bureaux privés, ou son terrain de golf poserait un problème pour une société côtée en bourse? Aucunement, répond Goodnight. "Introduire la société en bourse ne changera pas la manière dont la société opère. Je ne le ferais pas si je pensais celà."

Jusqu'à maintenant, SAS n'à presque jamais été distraite par le marketing. En dehors de sa base de clients, la compagnie est quasiment inconnue du grand public [NDLR : sauf pour ceux qui écoutent la minute bourse sur France info, sponsorisée par SAS Institute]. C'est en partie parce que, en tant que compagnie privée dans un monde omnubilé par les opportunités d'investissement, SAS a semblé hors propos. Mais sa faible renommée répond également à un choix délibéré: Goodnight veut que sa compagnie soit connue pour ses standards de programmation, et non pour ses commerciaux. Et en connaissant ce standard, et les clients de ce standard, et les créateurs de ce standard, Goodnight a créé un business modèle [NDLR : "model business" dans le texte et non "business model"].

"Regardez les très bons 'business people'" dit John Ladley, un analyste du META Group, qui suit la compagnie. La plupart des employés vivent dans un monde de "FUD -- Fear, Uncertainty, and Doubt." Tous les trois sont absents chez SAS. Goodnight a "un turnover faible, des employés heureux, un bon cash flow, et un bilan d'activité très positif. Les principes requis pour accomplir ce que SAS a accompli ne sont pas répandus dans le monde des affaires d'ajourd'hui. Mais SAS les a tous: patience, travail acharné, vision, concentration, honnêteté, et loyauté."

Plus 22,5 tonnes de M&Ms par an.

Article de Charles Fishman. Pour en savoir plus, vous pouvez visiter le site de SAS Institute inc. (www.sas.com).

Si vous voulez lire l'article opposé (en VO, j'ai pas le temps de tout vous traduire!), c'est ici: article "Danger: Toxic Company".

Bonne nuit les petits nenfants : [part 3]

Suite de l'article. Bon, c'est sûr, il ne faut pas tout prendre à la lettre, ça sent l'opération marketing à plein nez et l'auteur de l'article a du bien profiter de ses vacances tous frais payés à Las Vegas... mais il y a du vrai car en 2005, SAS est entrée dans le Hall of Fame du "Fortune's 100 Best companies to work for" pour avoir toujours été classée dans les 20 premières, dont 6 fois dans les 10 premières depuis la date de création du classement, il y a 8 ans.

"Equilibre Corp." - (suite) - Au pays de Candy
Il est tout juste 6h00 du matin et Larnell Lennon fait quelques étirements avec des amis dans le centre de fitness SAS. En dépit de l'heure, l'endroit est relativement fréquenté. SAS possède plusieurs milliers de mètres carrés d'espace pour la gym, incluant un large parquet pour l'aérobic; deux grands terrains de basket; une salle de yoga bien éclairée; et des salles de musculation séparées pour chacun des sexes -- pour les gens trop timides pour faire du vélo d'appartement en face de collègues du sexe opposé. Dehors, il y a des terrains de football et de rugby. Des massages sont disponibles plusieurs fois par semaine et des cours sont donnés en golf, danse africaine, tennis et tai chi.

Lennon, 31 ans, testeur, se rappelle la première fois qu'il a vu la salle de gym, il y a huit ans lorsqu'elle était en construction et ne faisait que les deux tiers de sa taille actuelle. "J'avais entendu parler de la compagnie, mais rien de plus" dit-il. "J'avais un ami ici chez SAS, et il m'a invité à faire de la gym à la pause de midi. La gym a attiré mon attention. J'y ai vu comment les gens se comportaient les uns avec les autres." A cette époque, Lennon sortait de l'école, travaillant comme programmeur à Northern Telecom (maintenant Nortel). "Le niveau professionnel était extra" dit il. "Mais vous arriviez dans votre bocal le matin, et puis vous vous en alliez à la fin de la journée. L'atmosphère était tendue."

Cette première visite au gymnase de SAS était en Février 1991. Deux mois plus tard, Lennon passait un entretien pour le poste de "testeur logiciel". En Juin, il était embauché. "Je suis revenu, et j'ai rencontré mes managers. L'atmosphère était au delà de celle de la salle de gym. J'ai aimé ce que j'ai entendu." A quel point l'a-t-il apprécié? Il a perdu 10% de son salaire en rejoignant SAS: "Il vaut mieux être heureux que d'avoir un peu plus d'argent".

Lennon allait avoir encore plus de surprises. SAS blanchit ses employés... un service se charge de laver votre linge sale et vous le retourne tout frais, repassé et pimpant le jour suivant -- ce que de nombreuses épouses ne feraient même pas pour leur mari. "C'est un service de non-excuse", dit Kelly Dutrow, 33 ans, "coordinateur bien-être". Chez SAS, vous ne pouvez pas utiliser l'excuse des vêtements froissés pour ne pas venir travailler.

Mais pourquoi tant de largesses? Cette question n'intéresse plus vraiment Jim Goodnight. Il raconte une histoire à propos d'un entretien qu'il avait passé pour être développeur -- un job qu'il n'a pas décroché -- dans les années 60. "Les programmeurs était assis, bureaux après bureaux, alignés rangs après rangs. Pas de murs, pas d'espace privé." Il renacle. "J'ai entendu dire que Cisco était comme ça de nos jours. Et Intel."

Mais pas dans le royaume de Goodnight. La valeur business de bénéfices avantageux est tellement évidente en soi qu'elle ne requière que deux phrases pour l'expliquer: "Je pense que l'environnement d'une personne a beaucoup d'impact sur la manière dont elle se sent. Nous essayons d'avoir un bel environnement ici."

David Russo, 54 ans, a pris la tête des ressources humaines de SAS il y a 17 ans, quand la compagnie n'avait que 60 employés. "Pour certaines personnes, celà doit ressembler au pays de Candy, avec des lapins roses courant à travers les champs [NDLR : bon ça j'avoue, c'est ma traduction perso, mais en anglais, ça parlait de "lolipops"... ma traduction est "plus culturellement adaptée"]. Mais ça ne l'est pas. Celà fait partie d'une stratégie mûrement réfléchie." Le coeur de la stratégie est d'empêcher les gens de ne pas faire leur travail. Si vous vous souciez de trouver une maison de retraite pour votre maman à Brooklyn, appelez le coordinateur troisième âge de l'entreprise, il le fera pour vous. Si vous avez besoin de piqûres pour votre traitement anti allergies, pourquoi ne pourriez vous pas les faire sur le campus, à la clinique SAS? Dit Russo: "L'idée de Jim est que si vous recrutez des adultes et que vous les traitez comme des adultes, alors ils se comporteront comme des adultes."

L'histoire des avantages de la compagnie est révélatrice. Elle démarre alors que SAS n'est qu'une petite startup avec un nombre important de femmes travaillant pour elle. "Nos employées féminines avaient deux ou trois années de carrière -- au sommet de leur talent -- elles décidaient alors d'arrêter pour rester à la maison et avoir des enfants," dit Russo. "Nous savions et elles savaient qu'elles devraient tout recommencer à zéro si elles s'interrompaient. Jim a dit, 'Nous ne pouvons pas perdre ces gens. Nous sommes une trop petite compagnie.' Alors nous avons mis en place un service de crèche dans les locaux. Nous avons commencé avec 4 ou 5 enfants; maintenant nous en avons 528". SAS n'était pas obligée de le faire, mais elle ne pouvait pas se permettre de perdre ses employées (et elle ne les a pas perdues, aujourd'hui 51% de ses managers sont des femmes).

De nos jours, un groupe se réunit tous les mois pour discuter et proposer de nouveaux avantages, les évaluant dans le contexte d'un test en trois parties: Est ce que l'avantage est en accord avec la culture SAS? Est ce qu'il profiterait à un nombre significatif d'employés? Et est ce que les bénéfices qu'il engendrerait seraient en équilibre avec le coût? Prochainement: conseils et supports sur les placements financiers pour les études et la retraite.

La critique facile de tout cela est qu'étant donné que SAS n'est détenue que par deux personnes -- Jim Goodnight, qui en détient les deux tiers, et John Sall, 50 ans, vice président, qui détient le reste -- et qu'étant donnée que chacun est milliardaire (Goodnight avec 3 milliards de dollars, est 43ème dans la liste des 400 plus riches américains du magazine Forbes; Sall, avec 1,5 milliards est 110ème [NDLR : bon, depuis ils sont bien descendus dans le classement... pas qu'ils soient moins riches, mais la liste des milliardaires s'est considérablement agrandie! A eux seuls, les 400 milliardaires de cette liste pèsent 2600 milliards de dollars, soit 8 fois le budget de l'état français! Notre ami Bill est toujours premier Voir la list complète ici]), ils peuvent faire tout ce qu'ils veulent. Si Goodnight veut une sculpture, il ouvre sa malette et l'achète.

Mais c'est une critique aisée, qui ne rend pas justice à la manière dont Jim Goodnight gère ses affaires. Les avantages construisent une fondation de loyauté qui supporte la base. La rentabilité passe pas la gestion du turnover. Une société de logiciel typique de la taille de SAS perd 1000 employés par an. Chez SAS, le turnover se monte à 130 -- ce qui se traduit à quasiment 900 employés par an que SAS n'a pas à remplacer. Le résultat: une énorme réduction des coûts de recrutement de candidats, pour leur payer le billet pour venir aux entretiens, déménager les nouveaux employés dans le pays, ainsi qu'une réduction du temp de travail perdu pendant que le job n'est pas pourvu.

Deux société de consulting indépendantes -- Hewitt Associates et Saratoga Insitute -- ont estimé que le coût de remplacement d'un salarié se situe entre 1 fois et 2 fois et demi le salaire du job. Plus le boulot est sophistiqué, plus cher le recrutement coûte. Ainsi, avec un facteur de 1,5 et un salaire moyen de 50 000$, la compagnie économise 67,5 millions de dollars chaque année. Celà dégage 12 500$ par an et par employé à investir dans les avantages.

Une critique plus subtile de la culture d'entreprise de SAS serait qu'elle pourrait poser des problèmes de management inattendus. Celà pourrait créer une atmosphère de travail si relax, si amusée, que l'urgence et la qualité pourraient se trouver au dernier rang des priorités.

David Russo ne semble pas concernée: "Si vous êtes malade pendant six mois, vous recevrez des cartes et des fleurs, et les gens viendront vous faire la cuisine. Mais si vous être malade six Lundi d'affilé, vous serez renvoyé. Nous attendons un comportement adulte."

John Sall, en plus d'être un des "co-détenteur" de SAS, gère son propre petit groupe au sein de la compagnie (il développe des outils d'analyse statistique pour les machines de bureau), et à l'exception d'un job d'été dans une fonderie, il n'a jamais travaillé ailleurs. Alors comment SAS empêche-t-elle les gens de ne profiter que des avantages? Que se passe-t-il si les gens décident de jouer au billard ou au ping-pong toute la journée? La question ne s'est jamais posée à Sall. "Je ne peux pas imaginer que jouer au ping-pong soit plus intéressant que travailler."

(suite de l'article voir [part 4])

Bonne nuit les petits nenfants : [part 2]

Ci dessous un article sur la compagnie SAS, extrait du site FastCompany et datant de 1999 (bon, il y a 7 ans, mais sur le fond ça a pas dû tellement changer), je vous l'ai une fois de plus traduit (oufff, très long). Vous verrez, c'est surprenant... et au delà de l'aspect propagande du texte, j'ai trouvé le ton assez drôle!

"Equilibre Corp."
SAS Insitute Inc. est l'une des plus importantes sociétés de logiciel dont vous entendrez parler. C'est également la compagnie la plus "équilibrée" des Etats Unis -- un endroit où les employés peuvent manger le midi avec leurs enfants, où tout le monde a droit à un nombre illimité de congé maladie et où les grilles ferment à 18h00.

Dans un coin de la Caroline du Nord, il y a un endroit qui contredit la plupart des règles du business moderne. Dans une ère de pression continue, cet endroit est une oasis de calme. Dans un age de compétition éperdue, cet endroit est méthodique et serein. Dans un monde d'agences de recrutement, de bonus à l'embauche et de stock options, c'est un endroit ou la loyauté importe plus que l'argent.

Ce royaume, un domaine reculé à l'ouest de Raleigh, est la patrie des très respectés magiciens dont les lumières touchent à tous les aspects de la vie -- de ce vers quoi les médicaments sont développés jusqu'à qui se verra approuvé un emprunt. Bien que cette entreprise soit très moderne (dotée d'ordinateurs perfectionnés, des meilleures crèches, des peintures de maître sur presque tous les murs et des équipements sportifs à rendre jaloux un entraîneur de la NBA), l'endroit dégage une atmosphère de conte de fées. Les habitants sont heureux, productifs, propres sur eux -- en short, contents d'une manière rare de nos jours. Ils sont loyaux au royaume et à son roi, qui en retour est un modèle de leader bienveillant. Le roi -- aussi incroyable que ça puisse sembler -- s'appelle Goodnight. Le territoire de Goodnight a aussi un portail, une sorte de douve qui marque la frontière entre ses terrains immaculés et manucurés et le trépident et chaotique monde extérieur. Il se ferme à 18h00 précise tous les soirs.

Parmi les nombreux privilèges accordés à ses sujets, l'un d'eux se remarque plus facilement que les autres. Les curieux trouvent celà déroutant, les moqueurs trouvent celà puéril: tous les mercredi, sur ordre de Goodnight, des M&Ms -- des centaines de kilos, en quantité égale entre ceux à la cacahuète et les natures -- sont distribués à chaque étage de chaque building. En tout, 22,5 tonnes de M&Ms sont consommés chaque année. C'est 10 fois plus que ce que Goodnight achetait il y a 15 ans. Pendant ce temps, cependant, l'expansion de son royaume s'est faites à un facteur supérieur à 10. Quelles sont les vraies sources de la magie de la compagnie?

Le bien être comme stratégie
Le royaume que Jim Goodnight a créé à Cary, en Caroline du Nord est SAS Institute Inc., et elle est certainement la moins connue des grandes compagnies de logiciel du monde. En des termes simples, SAS créé des logiciels qui permettent de réunir et de comprendre les données, de naviguer à travers des montagnes d'informations afin de trouver des structures et des sens. SAS -- qui veut dire "Statistical Analysis Software" -- a commencé comme outil pour les statisticiens: Goodnight à l'origine, l'avait développé pour analyser les données de recherche agricole en Caroline du Nord. De nos jours, le logiciel est si "acrobatique" qu'il est utilisé pour des tâches qui ne semblent, même pas vaguement, similaires: Les hôtels Marriott l'utilisent pour gérer un programme de fidélisation; Merck & Co. et Pfizer Inc. l'utilisent pour développer de nouveaux médicaments; le gouvernement des Etats Unis utilise SAS pour calculer l'index des prix à la consommation...

Le logiciel n'est pas donné. Un montant de 50 000$ par an pour 50 utilisateurs est typique (NDLR : hé oui, vous avez bien lu, SAS se loue et il faut donc payer un forfait chaque année... forfait qui a bien augmenté avec la v9... cette politique leur a permis de bien traverser la crise de l'après bulle). Mais il est puissant et adaptable -- et de ce fait, son succès est spectaculaire. Seulement 2 des 100 plus grandes compagnies Américaines ne l'utilisent pas. En 1997, les ventes de SAS se montaients à 750 millions -- doublées par rapport aux ventes de 5 ans en arrière. La compagnie emploie maintenant 5400 personne dans le monde (NDLR : en 2006, la compagnie a dépassé les 10 000).

Ce qui est inhabituel chez SAS, ce ne sont pas les logiciels qu'elle créé, mais la manière saugrenue que l'entreprise a de faire du business. La liberté et l'exubérance associés à la nouvelle économie ont un côté obscure: le travail est si exigeant, consumant tout, qu'il peut être destructeur. Dans ce contexte, SAS pourrait bien être qualifiée de compagnie la plus équilibrée au monde.

Tout d'abord, l'humeur de l'endroit. SAS opère dans une arène compétitive où s'entremêlent les termes à la mode tels que "data mining", "knowledge management" et conçoit des produits à la pointe qui établissent les standards de l'industrie. Malgré celà, le mot que les employés utilisent pour décrire l'environnement de travail de leur compagnie est "relax".

Il y a aussi la stabilité de la compagnie. C'est un fait bien établi que dans le business des logiciels, le seul moyen d'attirer et de garder des talents et de leur offrir des stocks options, allant avec des salaires mirobolants. SAS, une compagnie privée [NDLR : c'est à dire non côtée en bourse et dont les capitaux sont détenus par des particuliers], n'offre pas de stock options et les salaire n'y sont pas meilleurs que chez les concurrents. Mais SAS traite ses employés si bien -- il n'y a pas de limite sur le nombre de jours d'arrêt maladie qu'ils peuvent prendre; ils peuvent même rester à la maison pour s'occuper d'un proche souffrant -- que les employés demeurent fanatiquement dévoués à leur compagnie. L'année passée, le taux de turnover était de 3,7%; jamais dans l'histoire de la compagnie le taux n'a été plus élevé que 5%.

Il y a aussi le grand sens de l'équilibre qu'on peut trouver chez SAS. A une époque où il est difficile de trouver le juste milieu entre travail et famille, SAS a le plus grand site de soins journaliers de la Caroline du Nord. Pour encourager les familles à manger ensemble, la cafétéria SAS fournit des chaises pour bébés et des chaises hautes. Pour encourager les familles à prendre le diner ensemble, la compagnie a adopté une journée de travail de 7 heures [NDLR : hey oui, SAS a fait les 35 heures bien avant la France]. De plus, la plupart des personnes travaillant chez SAS gardent des horaires de travail très différents de ceux qu'on trouve dans la nouvelle économie: ils quittent le bureau à 17h00.

"Le bien être" -- le fondement de la culture d'entreprise -- est devenu si inhabituel dans le milieu professionnel que même les "SASiens" sont amusés du contraste. "Je n'avais jamais vu quelques chose comme celà dans ma carrière", raconte Martin Bourque, 52 ans, chez SAS depuis 10 ans et qui manage un groupe de programmeurs à la division support technique. "Ici, ce que vous accomplissez est plus important que la manière dont vous paraissez".

(suite de l'article voir [part 3])

Bonne nuit les petits nenfants : [part 1]

Champomy pour tout le monde
Et voila, après moult tergiversations, je les ai signé ces contrats. Fêtons donc comme il se doit ma transformation: je ne suis plus un chômeur! Fini les journées à la maison à préparer la soupe en attendant que madame rentre le soir et s'installe dans le canapé, une bière à la main, pour regarder "Today Tonight"! Non bien sûr vous le savez, la réalité est toute autre: ouiiinnnnn, c'est fini les vacances, fini la grasse mat', la glandouille et la plage! Il va bientôt falloir à nouveau endosser le costume de "super consultant"! Voilà, c'est fait, j'ai un job, la vraie aventure va pouvoir commencer! Car un job, c'est des collègues, donc plus d'occasions de parler anglais, mais aussi l'occasion de rencontrer des visages inconnus... c'est aussi se confronter à une culture d'entreprise différente... tout d'abord pour un type d'employeur totalement nouveau pour moi: un éditeur... mais c'est également pouvoir se confronter au monde professionnel australien, "no worries" or not "no worries"?! Serais je à la hauteur de la tâche ardue qui m'attend (je m'en frotte les mains tellement ça a l'air riche: c'est bon signe, ça veut dire plein de choses à apprendre!)?

Bref, welcome to the real world!


... mais quel est le rapport avec le titre me direz vous?

mardi 28 mars 2006

Petit week end à Creswick

Ballarat
Nous avons passé ce petit week end chez notre amie australienne Kate, à Creswick. Pour l'occasion, on a loué une petite Toyota Corolla... au passage, elle est pas mal... il faut savoir que c'est la voiture la plus vendue en Oz dans sa catégorie (celle des Golf et 307)... bon perso, je trouve qu'elle fait un peu toc, mais surement parce que c'était la version de base... Sinon, envolée l'appréhension de rouler à gauche dans une nouvelle ville, ça y est je crois qu'on a vraiment adopté Melbourne... c'était comme à la maison! Bref, on n'a pas mis très longtemps pour parcourir les quelques 100 kms qui séparent Melbourne de Ballarat (qui est située au Nord Ouest). D'ailleurs, j'ai finalement été surpris de voir que ça roulait bien... j'avais entendu dire que la vitesse était très fortement limitée, même sur les autoroutes en Australie... là, c'était maxi 110 km/h... mais on peut facilement gratter à 120 km/h (y a même un endroit qui mesure notre vitesse, on passe devant un détecteur et 20 m plus loin, on peut voir notre score!)... enfin, tout le monde ici respecte la limite... pas comme sur les routes françaises où à 150 on a l'impression d'être à la traîne!
Ballarat est la troisième ville du Victoria, en nombre d'habitants (grosso modo, de la taille d'Albi) et est connue pour son passé de cité de la ruée vers l'or: Sovereign Hill est un parc à thème réputé retraçant cette époque et mettant en scène grandeur nature les rues des années 1850, avec leurs boutiques, apothicaires et forgerons.
Le Ballarat d'aujourd'hui demeure une ville prospère, propre et fleurie, avec de très grandes avenues. Elle possède quelques université et se tourne de plus en plus vers l'IT & T... on y trouve en particulier un des grands centres d'IBM.
Kate nous fait faire le tour de la ville, les maisons y sont typiques, style victorien avec leurs tourelles et colonnades... après un petit repas en terrasse, on se dirige vers le lac Wendouree.


Il paraît qu'il n'a pas beaucoup plu cet été... le lac n'est plus qu'une petite mare toute boueuse... sur le bord, on peut voir des cygnes noires embourbés qui viennent quémander un petit truc à manger... c'est marrant, en fait ils rampent dans la boue... il ne sont pas plus effrayés que ça par ChomChom, mais font quand même shhhhhhhh quand il s'approche (mais il se laisse pas faire ouafff ouafff). On traverse la route pour aller faire une petite promenade dans le jardin botanique d'en face... bien sympa, y a des perruches qui volent dans les arbres... quelques jolies statues en marbre italien décrivant les évènements de Pompeï... mais surtout, une sculpture de ChomChom, les Australien l'attendaient: le messie est arrivé!

Creswick
On se dirige vers la petite ville de Creswick (2500 habitants)... ville tournée vers tout ce qui est forestier... y a des forêts partout... même l'université est une université pour les bûcherons! Le petit Bed & Breakfast de Kate est sympa, je vous invite à y aller... tout d'abord ce n'est pas cher, et ça vous permettra de visiter un peu l'Australie rurale dans une famille sympathique et francophile! Stéphanie fait une petite sieste après avoir passé une nuit blanche sur son projet (c'est confirmé, A.......e, en France ou en Oz, c'est la même chose!). Je perfectionne mon anglais avec Kate sur le perron, en profitant de l'air de la campagne par cet après midi ensoleillé. A l'heure ou le soleil se couche, nous partons en 4x4 dans la forêt dénicher les kangourous sauvages: après quelques minutes de recherche, nous trouvons un couple... nous les observons un peu, mais ils vont se cacher dans les bois lorsque nous nous approchons d'un peu trop près. Voilà... je coche sur mon pocket pc "voir Kangourou", c'est fait!


Le lendemain, réveil et petit déjeuner au balcon... un peu de bronzette ne peut pas faire de mal. C'était au tour de ChomChom de faire nuit blanche... il n'était pas autorisé à dormir avec nous, alors il a passé tout son temps à nous observer au balcon. Nous partons ensuite voir les quelques vestiges de mines d'or du coin... comme dirait Coluche, "on y est allé... une mine d'or à ciel ouvert, c'est beauuu... bon, aller on rentre"!
Direction le lac St Georges pour un petit barbecue... Le cadre est magnifique... un grand lac, bordé de sapins... le cadre fait très... canadien en fait! Des barbecues sont à notre disposition gratuitement (pfff, au gaz, p'tit joueurs). On fait un petit foot avec ChomChom... remarquez la technique de tir de Stéphanie sur la photo, c'est impressionnant!


Pour digérer, rien de mieux qu'une "bonneuh pétanqueuh bieng de chez nous"... Paul, le mari de Kate prétexte d'un accident lors d'une partie précédente pour ne pas se mesurer à nous... Mais bien sûr, un accident de pétanque! C'est surtout qu'il a dû prendre peur en voyant des frenchies surentraînés! D'ailleurs, ça na pas raté, on a ratatiné Kate qui n'a pas eu le temps de dire ouf... bon... la vérité, mais ça reste entre nous, c'est qu'on s'est fait éclater... à nous deux on n'est même pas arrivé à la moitié de son score! On fini par une petite visite des bordures du lac ou les arbres s'entremêlent donnant un petit air de mangrove...


On reprend la voiture et sur le chemin, on contemple le paysage australien... des champs dorés par le soleil à perte de vue et un grand ciel bleu. On arrive dans l'une des cités fantômes des environs, les rues immenses sont presques désertes, le temps semble s'être figé sur la place du village, avec ses boutiques d'époque et des voitures des années 50.
On retourne à Creswick pour visiter une forêt d'eucalyptus... le paysage rappelle un petit peu Fontainebleau. C'est calme et reposant, les petites cabanes de pêcheurs se reflètent dans l'eau du lac... et ChomChom, après s'être shooté aux odeurs d'urine de Kangourous toute la journée en profite pour faire quelques entrechats...


Nous nous arrêtons sur le chemin du retour à la piscine municipale, qui est en fait un lac ou hommes et enfants se baignent avec les canards! Là, une scène quotidienne de l'Australie sous son plus mauvais jour... un couple se dispute avec d'autres personnes, les insultes fusent alors que la femme est accompagnée de ses jeunes enfants (elle soulève même son t-shirt pour montrer ses seins à tout le monde... je sais ce que vous allez demander, mais non, j'ai n'ai pas dégainé mon appareil photo assez vite!)... bref encore un bon exemple des ravages de l'alcool! Un psychopathe tatoué nous montre son couteau de crocodile Dundee! Bref, je vous disais ne pas avoir vu de racaille depuis mon arrivée... mais en fait, ils n'ont pas tout à fait le même visage qu'en France... la racaille ici, n'est ni basanée, ni jeune... mais plutôt la trentaine, blanc et tatoué (genre Hells Angel décrépit)... imbibé de bière du soir au matin et vraissemblablement descendant direct des bagnards du 19ème siècle (promis, je ne caricature pas)...

A part ça, chouette week end!

Qui veut jouer avec moi?

Personne!
C'est ce que doivent se dire unanimement les pays participant aux Commonwealth Games qui se sont achevés ce week end à Melbourne. En effet, devant la moisson des médailles australiennes, on aurait presque cru que les australiens jouaient entre eux (voir tableau ci dessous)! En tout cas, je me suis éclaté à regarder des disciplines telles que le Lawn Bowl (à ne pas confondre avec le Grass Bowling): la encore c'est une variante de la pétanque, mélangé au bowling... et c'est ennuyeux à mort! Et pourtant je me suis accroché pour essayer de sortir un petit "go Aussie go" en regardant mémé lancer sa boule! Sinon, pour le reste des épreuves, c'est vrai qu'il est assez difficile de s'intéresser à la compétition lorsque la plupart des noms et visages nous sont inconnus... à remarquer également le niveau très faible sur certaines épreuves où on pouvait voir des erreurs dignes d'une finale départementale (trop marrant le méga plat à l'épreuve de plongeon!).

Pays Or Ar Br
Australie846968
Angleterre364034
Canada262931
Inde221711
Afrique du sud121313

Ah oui... à la fin de jeux, les 3/4 de l'équipe du Sierra Leone manquaient à l'appel (1 athlète de Tanzanie et 1 autre du Bangladesh également)... et demandent l'asile politique! Prochains jeux en 2010 à Dehli en Inde (humm ça m'étonnerait pas que l'émission "Today Tonight" titre prochainement "Scandale, même les Commonwealth Games sont outsourcés")... sinon ici... bientôt le grand prix de Formule 1... c'est à 2 pas de la maison, à Albert Park! Vrouuummm!

Je veux jouer à la Barbie
Ahh, on a enfin trouvé un VRAI barbecue, barbie pour les intimes... pas ces barbecues électriques ou au gaz comme tout le monde a ici! En Oz, ils ont un proverbe qui dit que les "vrais hommes" cuisinent au BBQ... mais laissez moi rire, le BBQ électrique, c'est pour les mauviettes... moi j'ai un VRAI barbecue au charbon de bois, et c'est quasiment introuvable ici... de la fumée, de la sueur, c'est comme ça qu'on mérite son steack! En fait, j'ai profité d'avoir la voiture ce week end pour faire les dernière emplettes volumineuses ce vendredi (casseroles, vaisselle, panier à linge... et BBQ). Stéphanie qui voit ça en rentrant du boulot (très tard), veut absolument l'essayer... on part au Coles acheter des épis de mais, de la viande de boeuf et du poivron pour se faire des brochettes... le temps de monter l'engin sur le balcon, de préparer les brochettes et de faire le feu... on se fait un petit festin tardif qui finit à 2h00 du matin... miam!

Un homme OQP
Enfin! Me direz vous... Hé oui, la semaine dernière, j'ai refait un petit tour à Sydney... bon en fait j'avais dit à tout le monde que j'étais embauché... ce que m'avais dit mon sacré farceur de chasseur de tête préféré... et donc je pensais aller sur Sydney signer les contrats (tous frais payés, j'ai même pas eu à réserver l'avion... ce qui me confortait dans cette idée). Mais en fait, la veille, ils me disent que c'est pour passer des entretiens en face à face (après l'entretien téléphonique)... Bonjour la pression: après avoir annoncé mon embauche au monde entier, fallait que j'assure! Donc j'ai passé mes journées à potasser... l'aide en ligne! Car à mon grand désespoir, j'ai oublié en France toutes mes docs et mes bouquins! En plus... toujours dans la philosophie du "no worries", ils ne me font parvenir le billet électronique qu'à... 7h30 du matin pour un embarquement à 9h30!!! Je saute dans un taxi et me voilà à l'aéroport... le vol est pépère... cette fois il fait beau et on peut voir en dessous le paysage australien... collines et vallées tortueuses désertes... on arrive à Sydney... hummm je crois que j'ai pris le plis melbournien... Sydney semble beaucoup plus speed cette fois, c'est vrai que Melbourne est plus coool! Je prend un café avec le gars du cabinet de recrutement, qui comme à son habitude, débite à rythme de 150BPM (Blabla Par Minute)... Puis je vais à l'entreprise... un peu en avance. Je m'entraîne un peu à parler anglais avec le chauffeur du taxi... puis on arrive... le lieu est sympa, en bordure d'une baie entourée d'arbres (la boîte est bien connue pour l'importance qu'elle accorde au "cadre de travail", toujours classée dans les 10 entreprises ou les cadres aimeraient travailler ces 8 dernières années)... j'ai le privilège de goûter à la cantine, ou j'ai le malheur de tenter les "pasta carbonara", mijotées par une asiatique... qui se retrouve donc être un mélange de "pasta" de "carbonara" et d'un peu de "pho" (potage tonkinois)!!! Après 3 heures d'entretiens dans la langue de Shakespeare... tout se passe bien, l'ambiance est détendue, les questions ont fusé, mais j'ai tenu bon! Bref... la on en est à la phase de "prise de références"... c'est à dire qu'ils checkent pour voir si le curriculum vitae est bien en phase avec l'opinion des chefs avec qui on a pu travailler (chef, si vous m'entendez, vous êtes les plus beaux, les plus forts... frot frot frot... Eric, je t'achèterai le tout dernier Mario Party!)... bref, je suis sur le point d'éviter la méga honte de ma vie!!! M'enfin, si maintenant il m'embauchent plus finalement, vous connaissez toute l'histoire! Ca explique aussi pourquoi j'ai pas trop mis à jour ces derniers temps...
[... to be continued]

Tout tout tout vous saurez tout sur le bloblog

Il y a une semaine, un journaliste d'un site d'expatriation m'a demandé de rédiger un petit papier sur le pourquoi d'un blog lorsqu'on est expatrié... alors autant faire d'une pierre deux coups... lets'go:

Et le blog fut!
Et voilà, ça fait plus de 2 mois que ce blog existe. On l'a démarré début Janvier 2006, après les fêtes de fin d'année passées dans le sud-ouest, quelques semaines avant notre départ en Australie... les premiers "posts" retracent nos derniers moments à Paris, en France. En vérité, j'avais commencé à trifouiller ce blog quelques années auparavant, pour être dans la hype... et pouvoir dire, "ouais, moi aussi j'ai mon blog"... mais bon, 2 ou 3 photos de ChomChom (mon chien) et des articles du genre "lundi, je regarde par la fenêtre, le ciel est gris sur Paris, je m'apprête à prendre le métro... mardi, aujourd'hui, on a mangé des raviolis au restaurant d'entreprise... mercredi, ah aujourd'hui, les andouillettes ont remplacé le steack haché... jeudi, il pleut sur Paris, j'ai pas envie d'aller bosser..." c'était bof bof, pas de quoi enthousiasmer qui que ce soit!
Blog anonyme, sans nom, perdu dans la constellation des milliards de blogs formant la blogosphère, il est resté ainsi dans un état de semi mort, attendant le retour du printemps... ou plutôt l'arrivé d'un évènement fort...
Et quoi de mieux que le prétexte de notre départ en expatriation pour le ressusciter? Et son nom sera "Deux Frogs en Oz"! Un petit coup de peinture par ci (plutôt un petit coup de CSS), un petit lifting par la (un peu de mise en page et du Flash) et le blog était fin prêt à devenir la mémoire inaltérable de notre expérience australienne!

Dis m'sieur, à quoi ça sert un blog?
Garder le contact
Journal de bord, carnet de voyage, journal intime... appelez le comme vous voulez... c'est certainement l'utilisation première d'un blog... et pour un expatrié, c'est tout ça à la fois: journal de bord où l'on peut poser des repères auxquels on peut revenir plus tard (j'y met mes liens utiles, mes horaires internationaux, les taux de change...etc), carnet de voyage où l'on retrace ses escales et découvertes des nouvelles coutumes et aussi journal intime (pas si intime que ça) où l'on peut partager avec les proches nos sentiments sur la vie à des milliers de kilomètres de distance...

Partager son expérience
Et parce que j'ai moi même beaucoup lu les blogs de ceux qui m'ont précédé en Australie, voici également ma contribution, pour les candidats à l'expatriation, aux futurs backpackers ou aux étudiants qui sont sur le point de tenter l'expérience! Car chaque expérience est différente, la lecture d'un blog supplémentaire peut permettre de se forger une idée plus riche de la réalité. C'est parfois aussi l'occasion de nouer de nouveaux contacts.

Souvenir souvenir
Mais finalement, la raison principale est toute égoïste, je le fais surtout pour moi même... pour me créer un album de souvenirs vivants: car c'est bien là la richesse d'un blog! Le blog permet de mixer la photo, la vidéo, le texte... et permet de recueillir les commentaires et avis aussi bien des proches que du parfait inconnu de passage... d'ailleurs, je vais vous avouer un truc, je suis mon premier visiteur!!! Snif snif, je relis déjà ému les premières pages du blog retraçant notre vie parisienne passée!

But inavoué
Il y a aussi un but inavoué... en secret, je me dis que je vais faire envie à tout le monde et que, petit à petit, tous ceux que je connais vont rappliquer et me rejoindre ici!!! Alors les enfants, qui c'est qui va venir faire ses études supérieures en Australie, et Floran, c'est quand que tu lâches ton boulot de banquier??!!

Et qu'en dit Freud?
Combler ses instincts narcissiques
Le blog est indéniablement un exercice très narcissique, voir exhibitionniste pour certains! D'après vous, pourquoi je met autant de temps à pondre un article? Tout simplement parce qu'une fois le texte écrit, je m'auto contemple, satisfait, pendant des heures! Mais bon, ça va, je préfère que mon blog reste confidentiel et je n'en suis pas encore au stade de certains qui référencent leur blog dans tous les annuaires et moteurs possibles... dans quel but? Juste celui d'avoir le maximum de hit et combler leur amour propre!

Faire l'économie d'une psycho thérapie
Ecrire un blog ressemble parfois à une auto analyse: raconter ce qu'on fait, comment on ressent les choses... et le mettre sous forme écrite, imagée, illustrée... c'est un véritable exercice sur soi même! Et recevoir le feedback des autres est quelque chose de très intéressant aussi, celà permet tout d'abord d'y trouver de la motivation, mais également d'avoir des points de vue différents...

Foncer blog en tête
Le blog a parfois des effets positifs assez inattendus: on peut parfois se surprendre à être plus observateur des petites choses auxquelles on n'aurait peut être pas prêté attention auparavant... "ah, là ce petit détail d'architecture serait marrant à montrer sur mon blog"... ou alors, un week end qu'on aurait volontier passé à larver devant la télévision, se dire qu'on va plutôt partir sur la Great Ocean road parce que sinon, "c'est la dèche, ça fait deux semaine que j'ai pas mis mon blog à jour!".
... le côté négatif... c'est lorsqu'on se surprend à se dire "chic, je suis sorti de la route avec ma camionette, ça va être marrant à raconter dans mon blog"!

Les plus, les moins
Les plus
  • Garder le contact avec les proches, les amis
  • Avoir un album de souvenir riche et vivant
  • Récolter les feedbacks des visiteurs
  • Attirer les amis, les proches... leur faire mûrir l'idée de nous rejoindre
  • Suivre une psychothérapie à domicile
  • Facile d'accès... pas besoin de savoir programmer pour se lancer dans un blog
  • Pas chère... la plupart des outils de blog sont gratuits
Les moins
  • Se prendre trop au jeu et "penser blog"
  • Ca prend beaucoup de temps si on veut faire autre chose que poser 2 ou 3 photos sans texte ou donner son avis sur le dernier match de football
  • C'est parfois frustant de voir combien la possibilité de laisser des commentaires est peu utilisée
  • Avoir l'impression de "redite" lorsqu'on emploie les autres moyens de communication
  • L'effet pervers peut être que les proches, lisant le blog, croient que le contact est maintenu, parce qu'ils ont des nouvelles... mais il ne l'est que dans un sens... car eux omettent du coup de donner des nouvelles!? (Je m'explique: lorsqu'on téléphone ou qu'on écrit, c'est pour donner des nouvelles et en prendre... mais surtout pour en prendre en fait... alors si on a déjà régulièrement des nouvelles via la blog, le besoin de communication est nettement atténué, non?)

mercredi 15 mars 2006

Les jeux sont faits rien ne va plus

Sous le soleil exactement
Super week end prolongé de 3 jours puisque c'était la fête du travail... en théorie, puisque Stéphanie a quand même du cravacher lundi, projet à la bourre oblige! Sinon, samedi, et surtout dimanche, avec ses 36° nous ont donné une image de l'Australie comme on les aime! C'est à dire chaud et moite! On en a profité pour aller à la plage avec ChomChom, sur l'espace ouvert aux chiens! Comme d'habitude il s'est éclaté: il adore courir après les vagues et essaye de les croquer! L'air marin a du lui faire du bien, puisqu'après un petit tour chez le vétérinaire, c'est confirmé, il a bien attrapé la "toux du chenil", un rhume que 90% des chiens passant par la quarantaine contractent. Mais rien de grave, il devrait se remettre tout seul dans les semaines qui viennent.

Melbourne s'embrase...
... sous les feux d'artifice de la cérémonie d'ouverture des Commonwealth Games!
Aujourd'hui, c'était le jour du lancement des jeux... ça fait déjà quelques jours que les rues de Melbourne se bouchent peu à peu, que des rues sont fermées et des tramways détournés. Ce soir on pouvait voir à la TV la cérémonie d'ouverture, plutôt sympa... surtout la partie feu d'artifice ou quasiment tout le CBD s'embrase... je sais pas trop si en France on en parle ou si vous avez pu voir les images... c'était assez impressionnant... d'autant plus que pour nous, il nous suffisait de sortir dans la rue pour être aux premières loges, l'avenue juste devant chez nous constituant un grand axe menant droit à la city!

So what...?
Quel est donc ce chinois me direz vous? Ce n'est ni mon ancien maître de Karaté, ni le cusinier de mon restau thai préféré... mais bien le maire de Melbourne... John So. Hey oui, alors que le maire de Paris avoue volontiers endosser quotidiennement le costume de force rose, celui de Melbourne serait plutôt force jaune! Blague à part, je trouve ça super, celà dénote vraiment d'une ouverture d'esprit formidable... d'autant que John So a une accent chinois à couper au couteau... son accent ayant d'ailleurs fait pendant sa campagne électorale l'objet de nombreuses critiques de la part de ses adversaires... ce qui ne l'a pas empêché d'être élu et d'être très populaire! A ce propos, l'état du Victoria est considéré comme la capitale mondiale du multiculturalisme... alors que 40% des australiens sont nés outre mer ou ont un parent né outre mer et que 150 nationalités sont représentées. Retenons cette phrase de Murray Thomson, soutien du maire "Most thinking Melbournians have the capacity to ascertain the substance of a speech rather than elements of the delivery of it in a person's second language"... (en gros, les "Melbourniens?" ont la capacité de retenir le fond plutôt que la forme) phrase que j'aurai du sortir aujourd'hui pour mon premier entretien d'embauche!

Simple comme un coup de fil
Ce matin coup de fil de mon chasseur de tête préféré... "vite vite, dépêche toi de te préparer, le client va t'appeler à 14h00 pour un petit entretien préalable... il veut tester tes communications skills..."... ce qui veut dire qu'il souhaite en fait voir si j'arrive à bien m'exprimer en anglais, le job impliquant un certain contact client! Ca ne m'arrange pas du tout, je venais juste de recevoir toute une tripotée de meubles et je m'apprêtais à passer la journée à les monter!
Gros stress, ça ne me laisse vraiment pas beaucoup de temps pour me préparer... ça fait pourtant déjà un mois que je suis en Australie... j'ai pu quotidiennement me confronter à pas mal de situations en anglais... et pourtant je ne suis pas encore très sur de moi, d'autant qu'un entretien téléphonique est plus difficile qu'un entretien en face à face (ou mon physique joue en ma faveur ouaichh)... Un quart d'heure plus tard, il me rappelle: "finalement, ils veulent accélérer le processus, je leur ai dit que ton anglais était bon, donc tu auras directement l'entretien manager... t'en fais pas vas y, t'es un winner"... et il m'envoie tout un tas de mails sur "comment se préparer à un entretien", les "techniques d'entretien comportementale"... etc

Un vrai coach pour moi... pendant un instant je me prend pour Rocky! Mais le stress commence à monter... entretien manager, ca veut dire que je dois encore plus me préparer, aller sur le site de la boîte, noter ses chiffres de croissance, son offre...etc Un quart d'heure plus tard il me rappelle encore "finalement, ils ont le feu aux fesses, ils vont zapper l'entretien manager, tu vas avoir le responsable technique et le manager ne participera pas mais écoutera la conversation... allez vas y, t'es un winner, tu vas les avoir!"... arghhh, ca devient encore plus chaud la... ca me laisse trois heures pour relire tout "SAS pour les nuls", relire mes specs, mon curriculum vitae en anglais, préparer un argumentaire et des questions! Je stresse à mort, d'autant qu'avec les préparatifs pour l'Australie, tout ça, je suis un peu rouillé!!! Je prépare mon dossier autant que possible... je simule l'entretien avec ChomChom comme vis à vis! Drrrrring, le téléphone sonne... "Allo Mister Ze Dingue... c'est bien comme ça que ça se prononce?" je lui dit que oui, après 29 ans, on ne fait plus attention à ces choses là... l'entretien se passe, mon anglais est étonnamment bon, je suis content des progrès que j'ai fait... le gars en face est vraiment un gourou dans son domaine, il me pose des questions très pointues... quand ça a l'air trop compliqué je fais mine "moi pas comprendre, toi sais moi anglais pas trop bon"!
bon je ne fais pas durer le suspens plus longtemps... je pense que ça a vraiment bien marché... les jeux sont faits... tout va bien!
[...to be continued]

mardi 14 mars 2006

Les 3 préceptes du Sim : [part 4 bis] Un job en or tu te dégoteras - le retour de la revanche

Hé bien nous y voilà... c'est la fin de l'été en Australie et la fin de l'hiver en France... le moment parfait pour sortir de sa léthargie... après avoir fait ronronner la carte de crédit... il est grand temps de se trouver un petit boulot!

Know your enemy
Comme vous le savez déjà, l'Australie connaît un "Skill shortage", c'est à dire une pénurie de compétence très importante... elle a commencé, nous sommes actuellement en plein dedans et elle n'est pas prête de s'arrêter... alors que la France n'a pas fini pour la n-ème année d'annoncer que le papy boom est pour bientôt!
Nous nous focaliserons sur le secteur IT&T (Information Technologies & Telecom) et donc plus particulièrement sur l'IT qui est notre domaine de compétence à tous les deux.

Chômage
En Australie, il y a 10.058 millions d'actifs ayant un emploi. Le chômage est à l'un de ses niveaux les plus bas, légèrement en baisse en Février 2006, à 5.2%. Le chômage est équitablement réparti entre les sexes, avec exactement le même taux pour les femmes que pour les hommes.
Par région, cela nous donne 5.3% dans le New South Wales (région de Sydney), 5.4% dans le Queensland (région de Brisbane), 4.2% dans le Western Australia (région de Perth)... et, pour la région qui nous intéresse, 5.4% dans le Victoria (région de Melbourne).

Système éducatif
Je ne m'étendrais pas sur la qualité du système éducatif australien, que je ne connais pas... juste que la majorité d'entre nous n'en a la plupart du temps entendu parler ni en mal... ni en bien. Ce que je sais pas contre, c'est qu'en Australie, tout ce qui touche aux Technologies, et même aux mathématiques et aux sciences, connaît une grande désaffection auprès des étudiants qui préfèrent le commerce ou les "liberal arts" (traduisons pour faire simple par sciences sociales). L'IT, après son âge d'or et la "bulle Internet" est tombé en discrâce: imaginez... 17.3% de baisse des étudiants s'inscrivant dans le cursus en 2006... "l'IT n'est plus sexy", commente le directeur de l'Université des Technologies de Sydney. Dans l'état du New South Wales, les -15% de baisse de cette année font suite aux -24% et -25% des années précédentes! Et encore... si on considère cette fois le taux de demandes ou l'IT est placé n°1 sur la liste des voeux... la baisse s'accroit à un vertigineux -50% (ce qui veut dire que la moitié des gens qui travaillent dans l'IT sont là "à l'insu de leur plein gré"!). Applaudissons bien fort, celà nous arrange bien car celà vient accroître notre bien aimé "Skill Shortage" dans le domaine de l'IT... pour au moins 4 ou 5 ans, le temps de fabriquer de nouveaux "IT graduated" (équivalent des bac +5)... à condition que le gouvernement arrive à rendre l'IT plus attirant! Dans mon domaine... ils ont intérêt à s'accrocher, parce que SAS, côté "sexy", c'est plutôt la Mère Denis que Monica Bellucci (et hop encore +20% de fréquentation)!

Coût du "Skill shortage"
Alors que 66% des employeurs prévoient une augmentation de leur masse salariale, 40% d'entre eux estime que la pénurie de compétence va leur coûter de l'argent (sous forme de marché qui leur passe sous le nez). Hummm... encore un bon argument pour demander une augmentation!

Le marché de l'emploi
Vous l'aurez compris: croissance économique et manque de main d'oeuvre qualifiée forment une équation propice à l'employé et non à l'employeur.

King of the hill
Normalement, si vous avez les compétences qu'il faut, vous serez chaleureusement accueilli en Australie. Les salaires dans l'IT ont augmenté cette année de 9%, les professions les plus en vogue plafonnant à +15%. La demande est plus ou moins la même qu'en Europe, sauf qu'ici elle est exacerbée: business analysts, experts techniques, architectes J2EE ou .Net, administrateurs de bases de données... sont des "hots skills". Deux phénomènes viennent se contre balancer au niveau de certaines spécialités... d'un côté la tendance à "l'offshoring" (c'est à dire sous traiter à des pays comme l'Inde ou la Chine une partie des projets informatiques, souvent l'administration ou la maintenance...) et de l'autre côté la facheuse habitude que les rares jeunes "IT graduated" ont d'aller chercher fortune en Asie, aux US ou en Europe. D'ailleurs, à ce propos, hier j'ai regardé à la TV australienne l'émission "Today Tonight" passant sur la 7 (cette même émission présentant les musulmans comme des "profiteurs")... cette fois encore on n'a pas échappé au sensationalisme: l'émission titrait "ces étrangers qui nous volent notre boulot"... ça parlait du visa subclass 457 (le sponsorship visa), comme quoi il servait à faire venir en masse des travailleurs payés 10 fois moins cher que le brave australien et qui était donc responsables de tous les maux de la terre! Alors non seulement, avec 5.2% de chômage, ils vont pas pleurer, mais en plus, le visa subclass 457, est très limité en nombre et étroitement contrôlé (seules certaines entreprise on le droit d'attribuer ce visa)... de plus dans des secteurs, notamment dans l'IT, ou la pénurie est flagrante, c'est un peu gonflé de voir tant de mauvaise fois (à croire que cette chaîne est spécialisée dans les appels à l'émeute... pour vous donner une idée du niveau du public visé, aujourd'hui, l'émission traite d'une jeune femme qui a un néné plus gros que l'autre... et comme par hasard c'est un méchant chirurgien chinois qui l'a opéré...)!
Pour en revenir à nos mouton, quelques fourchettes de salaire en fonction du métier (bien sûr, à tempérer, dans ce genre d'études, les salaires sont toujours majorés de 20% à 30% par rapport à la réalité):

CIO/CTO$190K-$500K
IT manager$120K-$240K
Program director/manager$150K-$190K
Project manager$105K-$150K
Senior business analyst$95K-$140K
Application development mgr$95K-$140K
Systems administrator$70K-$110K
Development team leader$75K-$100K
Senior DBA$80K-$140K
Technical writer$60K-$71K
Infrastructure manager$115K-$160
Network administrator$60K-$85K
Network engineer$65K-$100K
Helpdesk/desktop support$35K-$69K
E-commerce manager$90K-$140K
Security consultant$130K-$180K
Architect (infra/data/apps)$120K-$180K
Business intelligence$120K-$140K
CRM/ERP$90K-$140K

Je prendrais un petit projet SAP avec ma baguette
Dans le domaine de l'informatique, la reconversion est un phénomène bien connu. Lors de la "bulle Internet", nombre d'ingénieurs chimistes, biologistes ou mécaniciens (j'en connais un certain nombre qui doit se sentir concerné là) ont basculé par leur volonté ou bien malgré eux dans le monde obscure du binaire... brrrrrr
En Australie, pays libérale de part sa filiation à la couronne d'Angleterre et à l'oncle Sam, passer d'un boulot à l'autre est tout à fait naturel et même apprécié des RH. Il y a même des écoles privées qui vous reconvertissent en 3-4 mois, avec à la clé 100% de taux d'embauche en moins de 3 semaines de recherche d'emploi. L'exemple de Mr McGuinness, livreur de pain de son état qui est devenu "technical support specialist" chez IBM!
Vous l'aurez compris, amis vendeurs de chichi-beignet-chouchou, gogo dancers ou contrôleur des impôts, vous aussi devenez informaticiens au pays d'OZ, on vous attend à bras ouverts!

... et moi et moi et moi
Ca y est ouf, j'ai enfin lancé quelques curriculum vitae à la mer... passé le mur du cabinet de recrutement (du bol... le gars au téléphone avait fait un séjour de 4 ans en France, il devait donc plus facilement me comprendre... et on a pu sympathiser un peu)... j'attend une confirmation pour un entretien... pour "the job" de mes rêves! En attendant "stand by" pour le blog, faut que je révise "SAS pour les nuls"!
[... to be continued]

lundi 6 mars 2006

Matricule n°6 au rapport

"I'm not a number"...
... "I'm a free dog". C'est ce qu'à du se dire Chom Chom durant ce mois de captivité... samedi nous sommes allé le chercher: Stéphanie attendait ce moment avec impatience et le moment était enfin venu. Finalement 1 mois de quarantaine ça passe vite! Il faut dire qu'on s'inquiétait un peu... on avait entendu parler de chiens qui étaient devenus fous durant la quarantaine, ou de chats qui s'étaient faits dévorer! A chaque fois que je rendais visite à Chom Chom, ça me rassurait quand même un peu de le voir plutôt en forme... 1 mois ça va... je pense que les problèmes peuvent survenir pour les durées plus longues!
Enfin... maintenant c'est du passé! Puisqu'il est à la maison... je me demande d'ailleurs si il se rend compte de quoi que ce soit... sait il qu'il se trouve à des milliers de kilomètres de la France et qu'il ne reverra surement plus jamais l'abominable tonton Bubu (et son infâme goutte)?! En tout cas, il est très content dans sa nouvelle maison, il renifle partout, regarde dans tous les coins, se vautre dans les escaliers...


On s'est promené tout le week end en faisant le tour des parcs de Port Melbourne... Chom Chom était tout fou, toutes ces nouvelles odeurs et tous ces nouveau lampadaire à arroser! Je crois que pour lui la quarantaine n'est désormais plus qu'un lointain souvenir!

Demain je m'y met
Oui oui, vous devez vous dire que je ne suis qu'une grosse feignasse ou que je prend le "no worries" trop à la lettre... mais c'est promis, demain je me met à chercher un boulot. En fait, je n'ai jamais été adepte de l'agitation, genre j'écris plusieurs centaines de lettre, je postule partout et je passe des dizaines d'entretiens... je préfère l'efficacité... une lettre, un entretien, une mission... hé hé, dit comme ça ça a l'air facile... et je sais que toi, lecteur pervers, tu n'attends qu'une chose, que je me plante et que je finisse RMIste (y a pas ça ici... et encore moins pour les étrangers!)... mon CV est quasi prêt... reste la "cover letter" (lettre de motivation)... et ça, déjà que je déteste la faire en français... alors en anglais! Au pire, j'ai remarqué qu'il y avait un créneau à prendre... point de vendeur de chichi beignet chouchou en vue sur les plages australiennes...!

Where's Stephanie
Stéphanie participait à un "job event" l'autre jour: un petit barbecue dans un parc du centre ville et partie de "grass bowling" entre collègues. Elle s'attendait à jouer au bowling sur l'herbe et dégommer des quilles... mais non, le "grass bowling" à l'anglaise est une variante de la pétanque: il faut se placer le plus près possible d'un cochonnet (non je ne parle pas de son chef)... mais en fait, on joue avec une boule qui n'est pas symétrique... plus lourde d'un côté, la boule décrit un trajectoire circulaire. Vous connaissez la veine habituelle de Stéphanie, elle a gagné en dégommant à chaque fois le cochonnet! Hé hé, c'est marrant comme les anglais aiment inventer des règles bizarroïdes pour des jeux auxquels ils sont les seuls à jouer! D'ailleurs, en parlant de jeux, c'est bientôt les "Commonwealth Games" qui se tiennent à Melbourne... un certain nombre d'épreuves ayant lieu à Port Phillip (regroupant les suburbs de Port Melbourne, South Melbourne, Saint Kilda...). Entre autre le Triathlon, le Marathon et le Cyclisme. Ces jeux sont réellement destinés au "peuple" puisque la plupart des épreuves seront gratuites... pour les autres les tickets ne coûtent que 15$... Pour en revenir à Stéphanie, aujourd'hui, elle ne travaille pas, sa boîte a organisé une sorte de meeting dans un hôtel 5 étoiles du côté de Southbank pour la "journée de la femme"... j'espère qu'elle aura bien rempli le "doggy bag"!

Last update
J'ai mis à jour "Le côté ozbscure de la force : [part 3] Le beurre, l'argent du beurre... et la crémière", lisez le, ça m'a pris du temps de l'écrire!!! Et pour ceux qui sont en Australie, si vous n'êtes pas d'accord avec moi, n'hésitez pas à le dire!!!