jeudi 2 mars 2006

Le côté ozbscure de la force : [part 1] Exodus

Petit article très sévère sur l'Australie, tiré de timesonline.co.uk... (vu sur un débat controversé du forum downunder) je vous l'ai traduit (oufff, on dit merci qui les anglophobes?!)... mes commentaires plus tard :

Exode en Oz - morosité aux antipodes. Germaine Greer aime son pays, l'Australie, mais comme beaucoup de ses compatriotes, elle ne supporte pas d'y vivre.

Les anglais imaginent l'Australie comme une terre de plages et d'hivers ensoleillés où durant les mois rudes cela doit être le paradis d'y vivre. Cependant, chaque mois apporte sont lot d'annonces à propos d'une nouvelle célébrité australienne qui décampe (Nicole Kidman, Kylie Minogue, Baz Luhrmann pour en citer quelques uns). L'industrie du cinéma est illuminée par ces stars australiennes, dont aucune ne vit en Australie - à moins que vous ne comptiez le néo zélandais Russel Crowe, qui prétend vivre en Australie.
Les professionnels australiens de tout type fuient vers l'étranger; qu'ils soient vice-chanceliers d'universités, directeurs de médias, managers de comptes, scientifiques, chirurgiens, avocats, désireux d'endurer les nombreux inconvénients de la vie en Grande Bretagne alors qu'ils pourraient jouir du mode de vie dont l'Australie est si fière.

Cette année 1 million d'australiens sur 20 millions d'habitants habitent en dehors de l'Australie. De nombreus européens qui ont donné les meilleurs années de leur vie à l'Australie, décident de laisser tomber et retournent de l'autre côté du monde. Allez en Grèce et vous serez étonnés de voir combien de grècques parlent couramment l'australien. Alors pourquoi tant abandonnent le "beau" pays? Quel est le problème?

Je peux l'expliquer de mon point de vue, en tant que personne ayant quitté l'Australie en 1964, pour ne jamais y revenir. (Voila ma chance de tirer un bilan sur l'Australie). En vérité j'y retourne. Certainement plus souvent que Crowe, mais je reviens toujours à Blighty.

Ne vous méprenez pas. J'aime l'Australie passionément au point que mes yeux brûlent de larmes de rage et de frustration. Mais je préfère ne pas y être.

Pour la grande majorité, la vie en Australie n'est ni urbaine ni rurale mais banlieusarde. La réalité ne se trouve pas à Uluru ou à l'opéra de Sydney mais dans les reproductions de Ramsay Street en plein expansion, s'étendant comme une tâche d'huile, de plus en plus loin à partir du minuscule centre ville des capitales d'états.

Chaque rue a une "bande de nature"; chaque bungalow est tourné du même côté, a une arrière cours et un jardin à l'avant, bas à l'avant, haut à l'arrière. A proximité il y aura un centre commercial avec des fastfoods et un supermarché.

Si votre ambition est de vivre à Ramsay Street, ou personne n'a jamais discuté d'un livre ou d'un film et encore moins d'un fait international, alors l'Australie peut être fait pour vous. Mais vous devez savoir que les australiens ne sont pas solidaires; Le Voisinage avec un grand "V" est une fiction. La plupart des australiens ne connaissent pas leur voisin d'à côté et s'en fichent d'ailleurs. Les australiens sont sympas mais d'une manière toute british, sans s'impliquer d'aucune manière.

C'est différent dans la campagne - mais personne ne vit là bas sauf quelques squatters, des "backpackers" anglais ainsi que quelques aborigènes. Ces derniers pourraient apprendre aux autres australiens comment rendre la vie en Oz émotionnellement et intellectuellement satisfaisante, mais personne ne leur en donnera l'occasion.

Isolés dans le marasme des étendues "suburbaines", les centres ville ne s'étendent pas. Ils occupent toujours le même minuscule noyau de rues qu'il y a 100 ans; le quartier commercial de Sydney s'est même réduit depuis les 40 dernières années. Les australiens peuvent faire allusion aux heures de pointe, mais il n'y en a pas. Même à 11h du matin en semaine, point d'agitation. Dans ce qui devraient être les rues chics vous trouverez des boutiques aux noms de designers mais vides, jouxtant des monts-de-piété et des magasins cheap, vendant t-shirts et ustensiles en plastique.

Dans les grands magasins les étages sont remplis d'étagères de vêtements comme si c'était des "discount stores", mais les prix sont démesurés. Les salaires australiens, eux, sont étonnament bas. De nombreux expatriés australient vivent en Grande Bretagne en partie parce que le niveau de vie en Australie est trop bas. Un salaire anglais achètera un billet pour l'Australie bien plus vite qu'un salaire australien permettra de financer un voyage en Europe. La nourriture est bon marché, mais pour le reste, cela demeure pour la plupart inaccessible.

L'économie australienne est croissante, nous dit on, plus que toute autre. La croissance entendue comme pourcentage est liée à la taille initiale de l'économie et celle de l'Australie est minuscule, même si elle est le plus grand exportateur mondial de charbon, de fer, de boeuf et de laine. Le charbon et le fer sont obtenus dans des mines à ciel ouvert massivement mécanisées dévastatrices pour l'environnement. Le rush australien vers l'auto destruction est déconcertant.

Pourquoi l'Australie détruit un plus grand pourcentage de ses forêts chaque années? En à peine 200 ans l'un des systèmes les plus bio diversifiés au monde a été compromis, et pour quoi? Personne ne mesure les dégradations faites au fragile éco système par les paturâges ou l'irrigation pour le riz ou le coton, récoltes qui ne trouveraient pas preneurs si le dollar australien ne demeurait pas artificiellement bas.

En tant que producteur majeur, l'Australie, avec un coût du travail élevé, est en compétition avec les nations les plus pauvres du monde mais nous recherchons en vain une expansion dans le secteur manufacturier. La plupart des produits en vente n'importe où en Australie ont été fait ailleurs en Asie, incluant la "propre voiture de l'Australie", la Holden. L'unique millionaire du logiciel s'est illustré en disant que si l'Australie prenait la tête de la révolution IT, le mythe de la prospérité australienne exploserait, alors que les gens aptes à réaliser cela s'en vont.

J'avais 12 ans quand j'ai décidé que je devais partir d'Australie afin de démarrer ma vie. Je m'étais toujours ennuyée autant que je me souvienne. J'étais gauche et le sport m'ennuyait, ce qui en Australie vous distingue comme une mauvaise personne. Dans les 13 années suivantes avant que je ne puisse partir, je me suis un peu intéressée au ski, surtout pour voir le paysage montagneux.

L'autre grande passion australienne est la relaxation, et j'étais encore moins intéressée par cela. Pour moi, afin de me dépasser, j'avais besoin de la pression de la compétition, du défi intellectuel, alors je suis allée à Cambridge (où, nul besoin de le dire, je ne l'ai pas trouvée, mais c'est une autre histoire).

La vrai raison pour laquelle je ne vivrais pas en Australie, même quand la Grande Bretagne ne voudra plus de mes services, c'est que j'aime trop ce pays. La peine de voir son inexorable dilapidation par des gens trop "relax" pour se bouger est plus que je ne peux supporter. Je parrie qu'un certain nombre de mes semblables expatriés ressent également cela.


... pas très gai cet article n'est ce pas... et pourtant... tout est vrai ! Cela ne veut pas pour autant dire que c'est négatif : en effet, dans la vie rien n'est vraiment tout noir ou tout blanc. Selon comment on envisage les choses, une qualité peut être un défaut et un défaut une qualité (voir [part 3]).

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