mercredi 29 mars 2006

Bonne nuit les petits nenfants : [part 2]

Ci dessous un article sur la compagnie SAS, extrait du site FastCompany et datant de 1999 (bon, il y a 7 ans, mais sur le fond ça a pas dû tellement changer), je vous l'ai une fois de plus traduit (oufff, très long). Vous verrez, c'est surprenant... et au delà de l'aspect propagande du texte, j'ai trouvé le ton assez drôle!

"Equilibre Corp."
SAS Insitute Inc. est l'une des plus importantes sociétés de logiciel dont vous entendrez parler. C'est également la compagnie la plus "équilibrée" des Etats Unis -- un endroit où les employés peuvent manger le midi avec leurs enfants, où tout le monde a droit à un nombre illimité de congé maladie et où les grilles ferment à 18h00.

Dans un coin de la Caroline du Nord, il y a un endroit qui contredit la plupart des règles du business moderne. Dans une ère de pression continue, cet endroit est une oasis de calme. Dans un age de compétition éperdue, cet endroit est méthodique et serein. Dans un monde d'agences de recrutement, de bonus à l'embauche et de stock options, c'est un endroit ou la loyauté importe plus que l'argent.

Ce royaume, un domaine reculé à l'ouest de Raleigh, est la patrie des très respectés magiciens dont les lumières touchent à tous les aspects de la vie -- de ce vers quoi les médicaments sont développés jusqu'à qui se verra approuvé un emprunt. Bien que cette entreprise soit très moderne (dotée d'ordinateurs perfectionnés, des meilleures crèches, des peintures de maître sur presque tous les murs et des équipements sportifs à rendre jaloux un entraîneur de la NBA), l'endroit dégage une atmosphère de conte de fées. Les habitants sont heureux, productifs, propres sur eux -- en short, contents d'une manière rare de nos jours. Ils sont loyaux au royaume et à son roi, qui en retour est un modèle de leader bienveillant. Le roi -- aussi incroyable que ça puisse sembler -- s'appelle Goodnight. Le territoire de Goodnight a aussi un portail, une sorte de douve qui marque la frontière entre ses terrains immaculés et manucurés et le trépident et chaotique monde extérieur. Il se ferme à 18h00 précise tous les soirs.

Parmi les nombreux privilèges accordés à ses sujets, l'un d'eux se remarque plus facilement que les autres. Les curieux trouvent celà déroutant, les moqueurs trouvent celà puéril: tous les mercredi, sur ordre de Goodnight, des M&Ms -- des centaines de kilos, en quantité égale entre ceux à la cacahuète et les natures -- sont distribués à chaque étage de chaque building. En tout, 22,5 tonnes de M&Ms sont consommés chaque année. C'est 10 fois plus que ce que Goodnight achetait il y a 15 ans. Pendant ce temps, cependant, l'expansion de son royaume s'est faites à un facteur supérieur à 10. Quelles sont les vraies sources de la magie de la compagnie?

Le bien être comme stratégie
Le royaume que Jim Goodnight a créé à Cary, en Caroline du Nord est SAS Institute Inc., et elle est certainement la moins connue des grandes compagnies de logiciel du monde. En des termes simples, SAS créé des logiciels qui permettent de réunir et de comprendre les données, de naviguer à travers des montagnes d'informations afin de trouver des structures et des sens. SAS -- qui veut dire "Statistical Analysis Software" -- a commencé comme outil pour les statisticiens: Goodnight à l'origine, l'avait développé pour analyser les données de recherche agricole en Caroline du Nord. De nos jours, le logiciel est si "acrobatique" qu'il est utilisé pour des tâches qui ne semblent, même pas vaguement, similaires: Les hôtels Marriott l'utilisent pour gérer un programme de fidélisation; Merck & Co. et Pfizer Inc. l'utilisent pour développer de nouveaux médicaments; le gouvernement des Etats Unis utilise SAS pour calculer l'index des prix à la consommation...

Le logiciel n'est pas donné. Un montant de 50 000$ par an pour 50 utilisateurs est typique (NDLR : hé oui, vous avez bien lu, SAS se loue et il faut donc payer un forfait chaque année... forfait qui a bien augmenté avec la v9... cette politique leur a permis de bien traverser la crise de l'après bulle). Mais il est puissant et adaptable -- et de ce fait, son succès est spectaculaire. Seulement 2 des 100 plus grandes compagnies Américaines ne l'utilisent pas. En 1997, les ventes de SAS se montaients à 750 millions -- doublées par rapport aux ventes de 5 ans en arrière. La compagnie emploie maintenant 5400 personne dans le monde (NDLR : en 2006, la compagnie a dépassé les 10 000).

Ce qui est inhabituel chez SAS, ce ne sont pas les logiciels qu'elle créé, mais la manière saugrenue que l'entreprise a de faire du business. La liberté et l'exubérance associés à la nouvelle économie ont un côté obscure: le travail est si exigeant, consumant tout, qu'il peut être destructeur. Dans ce contexte, SAS pourrait bien être qualifiée de compagnie la plus équilibrée au monde.

Tout d'abord, l'humeur de l'endroit. SAS opère dans une arène compétitive où s'entremêlent les termes à la mode tels que "data mining", "knowledge management" et conçoit des produits à la pointe qui établissent les standards de l'industrie. Malgré celà, le mot que les employés utilisent pour décrire l'environnement de travail de leur compagnie est "relax".

Il y a aussi la stabilité de la compagnie. C'est un fait bien établi que dans le business des logiciels, le seul moyen d'attirer et de garder des talents et de leur offrir des stocks options, allant avec des salaires mirobolants. SAS, une compagnie privée [NDLR : c'est à dire non côtée en bourse et dont les capitaux sont détenus par des particuliers], n'offre pas de stock options et les salaire n'y sont pas meilleurs que chez les concurrents. Mais SAS traite ses employés si bien -- il n'y a pas de limite sur le nombre de jours d'arrêt maladie qu'ils peuvent prendre; ils peuvent même rester à la maison pour s'occuper d'un proche souffrant -- que les employés demeurent fanatiquement dévoués à leur compagnie. L'année passée, le taux de turnover était de 3,7%; jamais dans l'histoire de la compagnie le taux n'a été plus élevé que 5%.

Il y a aussi le grand sens de l'équilibre qu'on peut trouver chez SAS. A une époque où il est difficile de trouver le juste milieu entre travail et famille, SAS a le plus grand site de soins journaliers de la Caroline du Nord. Pour encourager les familles à manger ensemble, la cafétéria SAS fournit des chaises pour bébés et des chaises hautes. Pour encourager les familles à prendre le diner ensemble, la compagnie a adopté une journée de travail de 7 heures [NDLR : hey oui, SAS a fait les 35 heures bien avant la France]. De plus, la plupart des personnes travaillant chez SAS gardent des horaires de travail très différents de ceux qu'on trouve dans la nouvelle économie: ils quittent le bureau à 17h00.

"Le bien être" -- le fondement de la culture d'entreprise -- est devenu si inhabituel dans le milieu professionnel que même les "SASiens" sont amusés du contraste. "Je n'avais jamais vu quelques chose comme celà dans ma carrière", raconte Martin Bourque, 52 ans, chez SAS depuis 10 ans et qui manage un groupe de programmeurs à la division support technique. "Ici, ce que vous accomplissez est plus important que la manière dont vous paraissez".

(suite de l'article voir [part 3])

2 commentaires:

Anonyme a dit…

tres interessant ... ça me laisse sceptique ... poisson d'avril ou vie réélle ???

bon week end

Young a dit…

Hé hé, ce n'est pas un poisson d'Avril! Dommage, j'y avais pas pensé, j'aurai du en faire un!

Mais bon, j'ai vraiment tout oublié ce week end... on a même pas pensé à changer nos montres et on est resté à l'ancienne heure alors que tout le monde a changé... je m'en suis rendu compte seulement ce matin après avoir rendu ma voiture de location!